AMUNDI, champion européen dans un monde dominé par les Anglo-Saxons
A la tête du leader européen et de l’un des premiers groupes mondiaux dans le domaine de la gestion d’actifs, Yves Perrier a bien voulu nous faire part de son expérience.
En s’internationalisant, AMUNDI place le management interculturel au cœur des compétences indispensables pour améliorer la performance de ses équipes.
Quels ont été vos premiers contacts avec l’international ?
J’ai commencé ma carrière dans l’audit puis le conseil international. J’ai ensuite rejoint le monde bancaire, d’abord à la Société Générale puis au Crédit Lyonnais et aujourd’hui au Crédit Agricole qui sont tous des groupes bancaires à forte implantation internationale. Amundi est un groupe européen aux racines françaises et à vocation mondiale : l’Europe est aujourd’hui notre premier marché domestique et l’Asie est pour Amundi une zone de fort développement.
Dans le cadre du processus de votre acquisition de Pioneer Investments, quels ont été vos principaux atouts ?
Depuis sa création en 2010, l’international a été un axe de développement majeur pour Amundi qui est devenu leader de son industrie en Europe.
Notre organisation est à la fois globale et locale : globale au niveau des plateformes de gestion, des infrastructures informatiques et de la supervision des risques, locale pour être au plus près de nos clients avec une présence dans 37 pays. Cette présence s’est développée avec le recrutement de professionnels majoritairement locaux qui partagent les valeurs d’Amundi : la proximité avec nos clients, la performance des gestions, l’efficacité opérationnelle.
L’acquisition de Pioneer nous permet de conforter notre position de leader européen en nous hissant au 2ème rang en Italie et en Autriche et au 1er rang des acteurs étrangers en Allemagne – pays dans lesquels nous étions déjà présents – et nous fait figurer dans le top 10 mondial.
Nous partageons avec les Italiens notre ancrage européen, ce qui est un atout non négligeable pour fusionner les deux entreprises. Nombre d’investisseurs, notamment en Asie, perçoivent Amundi comme une alternative crédible aux asset managers américains qui dominent le marché.
Selon vous, quels sont les ressorts essentiels de la confiance dans un environnement global et multiculturel ?
La confiance est essentielle dans notre métier dont la mission est d’investir sur les marchés financiers les fonds que nous confient nos clients individuels et institutionnels.
Cette confiance repose bien entendu sur la qualité des conseils, la performance des gestions et la maitrise des risques : il s’agit d’être en mesure de tenir les promesses faites à chacun de nos clients sur l’horizon de temps et selon le profil de risques défini ensemble. Cette confiance repose donc sur l’engagement de chacun des collaborateurs au service de nos clients. La conjugaison des talents individuels et collectifs au service de nos clients est le socle de l’efficacité de l’entreprise. C’est aux managers de faire émerger et de renforcer les talents en encourageant l’esprit d’entreprise et d’innovation qui constituent des facteurs clé du développement. L’environnement multiculturel est à ce titre un atout majeur puisqu’il favorise le partage des meilleures pratiques.
Dans un environnement essentiellement dominé par une compétition anglo-saxonne, quels sont les atouts des Français ?
Si les Anglo-Saxons occupent une place aussi importante dans cette industrie cela s’explique beaucoup par la taille de leur marché domestique aux États-Unis et en Grande Bretagne. A eux seuls les États-Unis représentent la moitié du marché de la gestion d’actifs grâce notamment à la présence de grands fonds de pension. Ces marchés restent très fermés aux acteurs étrangers, aux États-Unis en raison notamment de contraintes réglementaires très protectrices.
Nous offrons une gamme d’expertises compétitives avec celles des grands acteurs anglo-saxons. Notre gamme de solutions d’investissements couvre à la fois la gestion active et la gestion « passive » c’est-à-dire la gestion indicielle ou benchmarkée, et s’étend des actifs cotés aux actifs non cotés (dette privée, private equity, immobilier…).
La France dispose d’un réservoir de talents en termes de jeunes professionnels formés dans les écoles et universités aux métiers de la finance, que ce soit en gestion, dans les fonctions risques, ou encore dans les fonctions de support à la vente et à la gestion. Nous disposons également d’une capacité d’innovation souvent enviée : nous avons par exemple su développer des produits investis dans l’immobilier qui offrent une liquidité quotidienne.
Les Anglo-Saxons restent souvent orientés produits. Nous avons choisi une stratégie basée sur le conseil à valeur ajoutée pour offrir des solutions d’épargne et d’investissement les mieux adaptées possible à nos clients, individuels ou institutionnels en fonction de leurs besoin, de leur appétence aux risque et de leur recherche de rendement sur un horizon de temps défini.
Quels sont vos recommandations dans la constitution d’équipes multiculturelles ?
Dans un sport collectif, quand vous avez envie de gagner un match, vous travaillez ensemble pour trouver la meilleure articulation possible, tirer profit des talents de chacun dans un but commun. Si vous croyez en la complémentarité et si vous avez confiance dans votre capacité à « gagner le match », alors vous êtes dans la bonne dynamique. Ce qui est valable sur un terrain de jeu, l’est aussi dans une entreprise.
Propos d’Yves Perrier, Directeur Général d’Amundi,
recueillis par Charles Rostand pour Akteos
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