Multiculturalité et inclusion
Les 26 et 27 mars 2019 s’est déroulé près de Lisbonne le congrès Expo RH qui a réuni plus de 1200 professionnels. Cette manifestation qui est la plus importante du secteur au Portugal est organisée chaque année par le groupe IFE ABILWAYS. Raquel REBELO, présidente du groupe IFE, a invité Charles ROSTAND à participer à une table ronde. Il est intervenu sur les thématiques de la multiculturalité et de l’inclusion en environnement professionnel, notamment sur la gestion des équipes multiculturelles. Ces sujets ont un impact très important au Portugal aujourd’hui et dans le monde lusophone où la nécessité de favoriser la communication et la collaboration à travers les frontières s’impose.
Depuis quelques années, le développement des activités de near shoring contribue à la forte dynamique du marché de l’emploi et se trouve au cœur des problématiques RH locales. Depuis plus de cinq ans maintenant, Akteos s’est imposé peu à peu comme l’acteur de référence de la formation et de l’accompagnement des équipes internationales au Portugal.
Le management interculturel, une préoccupation universelle
La prise en compte du management interculturel date du début des années 60 avec les premières études conduites sur des collaborateurs d’IBM. Malgré une culture d’entreprise très forte, le management d’IBM à l’époque constatait néanmoins de fortes disparités comportementales inexpliquées.
C’est un sujet vieux comme le monde : un des ouvrages les plus anciens dans cette matière est celui du jésuite portugais Luis Frois envoyé pour convertir les Japonais et qui décrivait, dans les termes de son époque, comment décrypter leur comportement.
Le développement des échanges internationaux et de la mondialisation après la chute du Mur de Berlin a permis l’accélération de la prise en comptes des différences culturelles.
Bien entendu, personne ne correspond à un stéréotype. Nous nous trouvons tous sur le plan culturel au croisement d’une culture nationale, personnelle, professionnelle, métier, etc. Et l’entreprise est le seul endroit où ces questions peuvent être abordées de manière factuelle sans dogmatisme ou approche « religieuse » et donc avec le seul souci de l’efficacité des collaborateurs. Je vous invite à lire sur ce sujet l’article de Philippe d’Iribarne Universalisme contre identité.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise culture mais …
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise culture, il y a la nécessité de dire les choses, sans jugement de valeur, pour rendre la collaboration entre collègues de cultures différentes plus puissante et créatrice de valeur.
Chez Akteos, nous avons créé un modèle de dix dimensions culturelles dont nous avons pensé qu’elles étaient les plus représentatives et les plus impactantes en environnement professionnel.
– différentes manières de conduire les réunions …
Par exemple, le rapport au temps n’est pas le même en fonction des cultures. De manière générale, en Allemagne les réunions sont planifiées, démarrent à l’heure et suivent un agenda précis pour aboutir à une décision. En France – et peut-être au Portugal – elles peuvent commencer en retard, ne pas nécessairement suivre un ordre du jour et ne déboucher sur aucune décision. Les décisions se prenant ailleurs, elles ont permis à tout le monde d’exprimer son point de vue et de les opposer. C’est un fonctionnement différent.
– d’établir une relation …
Pour les Portugais et les Français, il est fondamental d’établir une relation préalable avant de s’attaquer à un projet ou une tâche. Alors qu’un Allemand, un Américain, un Néerlandais peuvent y voir une perte de temps et trouver cela inefficace. Pour un Latin, en général, la qualité de la relation est primordiale et précède toute collaboration professionnelle.
– des clés de décryptage opérationnelles
Le management interculturel et notre outil en ligne, le Profil Nomad’, permettent d’apposer sur les comportements professionnels de son interlocuteur étranger une grille de lecture universelle pour éviter les jugements de valeur et le comprendre dans toute sa complexité.
Et de ce point de vue-là, la culture du pays n’est pas tout : un comptable américain peut être plus proche d’un collègue comptable indien que d’un vendeur américain assis au bureau à côté !
En fait, lorsque nous formons vos équipes un peu partout au Portugal, l’essentiel est à la fin de la journée que les participants repartent avec des clés de décryptage opérationnelles, applicables le lendemain comme par exemple une attention particulière portée à l’écriture de ses emails pour s’assurer d’être compris et, bien sûr, à plus long terme de favoriser l’écoute et l’échange. Dans un projet de near shoring par exemple, ces points sont cruciaux.
Le long terme, c’est l’investissement humain
Plusieurs études ont montré que les équipes multiculturelles sont les plus efficaces en raison de la diversité des apports, des points de vue, etc., qu’elles génèrent. Ces mêmes études montrent aussi que ce sont celles qui prennent le plus de temps à s’établir et s’équilibrer, c’est pourquoi il faut les former à bien travailler ensemble.
Je vous remercie d’avoir bien voulu m’écouter.
Charles Rostand, Akteos, leader des formations interculturelles
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